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La petite histoire de… l’oreiller

La petite histoire de… l’oreiller

on 26 septembre 2016 | 0 comments

Difficile de se passer d’un oreiller, c’est peu de le dire. On sait aujourd’hui qu’il existe plusieurs matières de rembourrage, des formes et des formats variés. On sait aussi que le moelleux d’un oreiller n’est pas toujours le même et c’est sans parler des produits conçus pour les personnes souffrant de troubles du sommeil, d’allergie et autres. Mais saviez-vous que ces accessoires de literie n’ont pas toujours été comme nous les connaissons aujourd’hui ?

oreiller dormir

Choisissez l’oreiller qui vous correspond !

Oreiller et chronologie

Cette histoire fascinante commence au Moyen-Orient, 7000 ans avant JC. Rappelons qu’à cette époque, les matelas n’avaient pas encore vu le jour. Vous vous doutez bien que lorsque l’on dort à-même le sol, les petites bêtes constituaient des menaces pour le dormeur. A l’origine, l’oreiller servait à surélever la tête. Ainsi, les araignées ne piquaient pas les dormeurs et les autres insectes microscopiques avaient du mal à déranger leur sommeil.

Oreiller : un prestige avant le bien-être

Mais l’oreiller n’était pas encore destiné à tout le monde. C’était la marque d’appartenance à un statut social élevé. Et même si la pierre était la matière de prédilection des « fabricants » de cette époque, les oreillers servaient déjà à corriger certains problèmes de dos, de nuque ou d’épaule.

Dans la civilisation égyptienne, la tête était considérée comme le centre spirituel du corps humain. Le bois et la pierre ont donc servi à façonner des oreillers qui avaient pour rôle de protéger la tête. Même les momies reposaient sur ces oreillers car le caractère sacré de la tête demeure bien après le décès d’une personne.

 

oreiller de chambre

Accessoire de literie indispensable : l’oreiller !

Du côté des chinois, les matériaux, bien que durs étaient choisis selon des propriétés bien définies. Le coton et autres matières douces étaient exclus car la croyance voulait qu’ils absorbent l’énergie du corps humain pendant le sommeil. La Chine privilégia donc le jade, le bronze, la porcelaine, le bambou et le bois. C’était entre 581 et 618, durant la dynastie Sui. A partir de 618, les formes sont plus variables et les oreillers se parent de motifs humains et/ou animaliers. Du Xe au XIVe siècle, la porcelaine reste la matière la plus répandue.

Entre temps, l’Europe développe un concept différent. Les oreillers étaient confectionnés avec de la paille, des roseaux et parfois des plumes car on les voulait plus douillets. Seule l’élite sociale y avait droit. D’ailleurs, certains monarques interdisaient la fabrication de masse, précisant que c’était un symbole de prestige auquel le petit peuple n’avait pas droit.

Chez les romains ou encore chez les grecs, l’oreiller faisait également office de coussin. Ils offraient plus de confort aux religieux qui s’agenouillaient pendant leurs prières ou servaient de délicat support aux livres sacrés.

Ces polochons qui ont traversé le temps

polochon

Un classique : le traversin !

Évidemment, on ne parle pas d’oreiller sans évoquer le traversin, un élément qui sert tant à orner le lit qu’à procurer un extrême bien-être aux dormeurs. Il trouve son origine à la même époque que les coussins, bien avant le XIIe siècle où le terme « oreiller » fait enfin son apparition. Les traversins sont ainsi appelés du fait qu’ils soient placés en travers des lits. On les utilisait alors sur les lits des grands seigneurs, dont la largeur de 4 mètres pouvaient accueillir jusqu’à 14 dormeurs.

A partir du Moyen-âge, l’idée de la mort vient hanter le sommeil. Personne ne dormait sur le dos car c’était la position dans laquelle les morts étaient présentés. Les traversins servaient donc à caler le dos pour surélever le corps. On plaçait plusieurs oreillers dessus pour bien soutenir le dormeur.

A partir du XVIIe siècle, les jansénistes évoquent l’idée d’aérer la chambre pour qu’elle soit plus saine. Ce concept se développe sérieusement aux alentours de 1950. En journée donc, les oreillers étaient soigneusement rangés dans les armoires. Les traversins rendaient la tête de lit plus esthétique et s’ajoutaient aux couvre-lits pour offrir un rendu très chic.

L’oreiller moderne

C’est vers le XIXe siècle que les oreillers tels que nous les connaissons actuellement prennent leur essor. Ils doivent leur percée à l’essor de l’industrie textile. Et depuis, les technologies utilisées sont en constante évolution.

L’oreiller n’est plus une marque d’appartenance à des classes sociales importantes. C’est désormais l’accessoire incontournable pour un sommeil confortable et un corps sain.

Les principaux types de rembourrage des oreillers

Sur le marché contemporain, les matières qui remplissent les fameux oreillers moelleux Simmons ne cessent de se diversifier. Quoi qu’il en soit, ils sont majoritairement classés en trois catégories:

– Le rembourrage animal : on parle ici des duvets et des plumes. Ils sont synonymes de raffinement, de luxe et de naturel. En effet, les plumes sont généralement collectées lorsque les volailles sont déplumées en vue de leur mise en vente sur le marché alimentaire. Les plumes d’oie sont à privilégier car elles sont plus fines que celles de canards. L’idéal est de choisir un modèle contenant au minimum 50% de duvet et de remplacer l’oreiller tous les 5 ans environ. Le prix moyen tourne autour de 80€.

– Le rembourrage végétal : on distingue essentiellement les oreillers en sarrasin, en épeautre ou rembourrés au millet. Le kapok est aussi fréquemment utilisé dans les pays asiatiques. Ces matières végétales sont réputées recyclables et imperméables. Pour les mousses et le latex naturel, il faut prévoir 30€ à peu près pour une durée de vie allant de 7 à 10 ans. Au moment de l’achat, il est conseillé de soupeser votre oreiller. La qualité se mesure au poids.

– Le rembourrage synthétique : on utilise surtout de la mousse qui permet aujourd’hui de façonner l’oreiller ergonomique. De 4€ à plus de 30€, ces oreillers sont souvent fabriqués selon un processus spécifiques. Les grandes marques pensent à les rendre votre oreiller anti-acarien et donc antiallergiques. Il faut néanmoins savoir que le polyester est une matière qui se compacte souvent à partir de la troisième année. Il semble également qu’il favorise la transpiration donc à éviter, si vous suez beaucoup en dormant.

Oreiller : une question de formes et de dimensions

En France, la forme carrée de 65 x 65cm est considérée comme standard. C’est bien joli d’avoir un immense oreiller, mais en pratique, ce n’est pas toujours évident. En effet, ce sont des dimensions qui prennent de la place, du coup, le lit est vite encombré, au détriment du bien-être du dormeur. Ce qui conduit plusieurs personnes à plier leurs oreillers, histoire de se sentir moins à l’étroit sauf que, les cervicales surélevées risquent fort d’en pâtir.

Le format 50 x 70cm s’impose donc progressivement comme étant un bon compromis. Cette largeur plus importante garantit plus d’aisance lorsque le dormeur se retourne dans son lit pendant son sommeil.

oreiller lit

Adapter le format de votre oreiller selon vos envies !

Oreillers ergonomiques, pourquoi les choisir ?

Loin des standards carrés et rectangulaires, on retrouve des oreillers qui s’apparentent à des vagues. Le creux a pour objectif de soutenir la nuque, ce qui est extrêmement intéressant pour les personnes qui ressentent souvent des douleurs au niveau des cervicales ou du dos.

Il y a aussi les oreillers à mémoire de forme qui se moulent parfaitement à la morphologie du dormeur. C’est un luxe qui se paient relativement cher (environ 65€), mais qui garantit un excellent maintien durant la nuit.

Alors, comment choisir le bon oreiller ?

Il n’y a pas de meilleure méthode que d’essayer votre oreiller. La bonne taille sera celle qui vous apporte un bon soutien sans vous gêner si vous bougez et sans risque qu’au moindre mouvement, votre tête ne retombe directement sur le matelas. Il faut absolument que votre tête se trouve en prolongement de votre colonne vertébrale afin d’éviter les tensions, sources de douleurs et d’inconfort.

Basez-vous aussi sur votre morphologie pour trouver votre oreiller idéal. Une épaisseur d’environ 12cm est à privilégier si vous avez les épaules larges. A l’inverse, les petits gabarits préfèreront 8cm suffiront amplement.

Pensez ensuite à votre position favorite. Si vous êtes habitué à dormir sur le côté, prévoyez un oreiller d’au moins 9cm d’épaisseur. Si vous dormez sur le dos, l’épaisseur est moins importante, l’essentiel étant que vous vous sentiez bien. Et dans le cas où vous feriez partie de ceux qui dorment sur le ventre, choisissez un oreiller assez fin (5cm, ça ira) sinon votre dos sera cambré à l’excès, votre nuque sera malmenée et les douleurs apparaitront rapidement.

Si vous aspirez au meilleur soutien cervical possible, pensez à vous offrir un oreiller assez ferme.

Comme vous pouvez le constater, l’oreiller a fait du chemin avant de s’inviter dans toutes les chambres. Elle est bien loin l’époque où seuls les seigneurs et monarques y avaient droit. A l’ère actuelle, c’est un élément qui s’habille de l’incontournable taie d’oreiller assortie aux coloris du linge de maison pour agrémenter le décor. L’oreiller est non seulement garant d’une excellente nuit de sommeil mais aussi un allié de choix pour préserver votre santé.

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